Le transporteur Deret possède la flotte la plus propre d'Europe avec ses poids lourds électriques et hybrides. Idéal pour décrocher de nouveaux clients en quête d'image.

L' image de « gros-culs » toussotant et crachant des nuages de fumée noire est révolue. Du moins chez Deret, « petit » transporteur mais gros logisticien d'Orléans. Ce groupe familial a en effet opéré un « virage stratégique » en investissant massivement dans les « transports propres » et en repensant la logistique du « dernier kilomètre », celle qui alimente les commerces de centre-ville. Jusqu'en 2009, ce groupe présidé par Lucien Deret était un transporteur « comme les autres », renouvelant sa flotte en même temps que les normes européennes imposaient de nouvelles contraintes.

À la fin de 2009, Deret décide pourtant de « réinventer le métier » en lourds électriques de 3,5 tonnes au britannique Modec.

« On était des pionniers, se souvient Jean-Luc Fournier, responsable marketing et communication, car personne n'avait jamais tenté cela. » Mais « fort de ses valeurs, le groupe a toujours su cultiver l'esprit d'entreprendre et l'innovation », appuie le PDG, Lucien Deret.

L'achat de 50 Modec était aussi le début d'une « révolution logistique ». Jusqu'alors, Deret livrait ses marchandises avec des camions diesel à six hubs interrégionaux qui assuraient ensuite les livraisons urbaines. Désormais, le réseau Deret est constitué de 22 plates-formes dans les grandes villes d'où partent les véhicules électriques vers les commerces de centre-ville.

En 2013, Deret récidivait en achetant 22 poids lourds hybrides.

« Désormais, se réjouit Jean-Luc Fournier, 100 % de nos livraisons en Île-de-France et 80 % en province sont assurées par des véhicules propres. Nous avons devancé une évolution inéluctable. »

Les villes vont, en effet, restreindre les circulations de poids lourds thermiques, comme à Toulouse ou à Paris. À Lyon, Deret a été retenu pour gérer en plein centre-ville un « espace logistique urbain » approvisionné entre minuit et 4 heures du matin, heure à laquelle les véhicules propres assurent la livraison d'une trentaine de magasins.

« Cela provoque une rupture de charge supplémentaire, mais nos deux poids lourds électriques sont déjà dans le centre-ville : on évite les bouchons du matin et l'on gagne en productivité », analyse Jean-Luc Fournier.

De plus, pour éviter les retours à vide, Deret lance avec Veolia le ramassage de déchets valorisables, comme les cartons ou les palettes. Avec ses poids lourds électriques et hybrides, et avec l'arrivée cette année de 40 véhicules Euro 6, Deret revendique «
la flotte de poids lourds la plus propre d'Europe et même du monde ».

Quatre ans après l'achat de ses véhicules électriques, Deret peut tirer un premier bilan.

Pour Patrick Maillet, directeur général de Deret transporteur, « la mise en place de ces véhicules propres a fortement allégé nos consommations globales de gasoil : nous constatons une diminution de 28 % de nos consommations pour les véhicules hybrides, par comparaison aux camions précédents, datant pourtant de 2008 ».

Même satisfaction avec les poids lourds électriques, dont l'autonomie des batteries prévue pour 100 kilomètres n'a pas diminué. Avec des frais de maintenance très réduits, le retour sur investissement de ces véhicules ne dépasse pas cinq ans.

L'image environnementale, un outil de communication
Deret s'était préparé à la mise en place de l'écotaxe qui devait être calculée au kilomètre parcouru avec un système de bonus/ malus en fonction des caractéristiques environnementales des poids lourds. Avec ses camions propres Deret devait en être exonéré, bénéfice finalement annulé car Deret... aurait été la seule entreprise de transport à en bénéficier.

Avant sa « suspension », l'écotaxe devait ainsi coûter 50000 euros par an au groupe rien que pour la région parisienne. Malgré tout, Lucien Deret voit un autre atout dans sa flotte propre :

« L'économie générée avec une moindre surcharge gasoil facturée en fin de mois est partagée avec nos clients. Il s'agit bien d'un avantage concurrentiel en notre faveur. »

Car nombre de grandes enseignes font désormais de leur image environnementale un outil de communication. Le logisticien travaille ainsi pour de grandes enseignes comme Sephora, Lanvin, Hermès ou Vuitton.

« Mais ne rêvons pas, tempère Jean-Luc Fournier, on ne pourra jamais réaliser tout le transport en électrique ou hybride. Chez nous, c'est viable car nous avons une chaîne complète transport-logistique. Ce transport propre nous a permis de gagner de nouveaux clients en logistique. »

Alors que nombre de concurrents subissaient la crise, Deret a engrangé de nouveaux contrats comme SFR, B. Braun médical, Weldom, Confo déco, Christies, Kiko, Lush, etc. Le transporteur s'interroge pourtant sur l'avenir de sa flotte propre : les Modec ne sont plus commercialisés en Europe, tandis que l'offre nationale est réduite avec un Renault Trucks au faible emport de 1,2 tonne, même si Deret teste à Vénissieux un véhicule urbain de Renault Trucks. Mais l'avenir semble se dessiner avec des véhicules hydrides rechargeables de 12 tonnes.

C'est pourquoi le transporteur plaide pour le développement rapide des smart grids, ces réseaux intelligents d'électricité. Car dans son agence de Gennevilliers, la recharge de ses 22 poids lourds électriques et hybrides « tire sur le réseau » et nécessite une charge manuelle des batteries entre 4 heures du matin et 22 heures le soir : un handicap qui pourrait hypothéquer le développement du transport propre.


latribune.fr

Belle initiative de la part de ce transporteur qui devrait être plus suivie et développer par les municipalité.

Des camions électriques qui font les livraisons et qui reviennent avec des vielles palettes et carton c'est ce que j'appelle de l'optimisation maximale.

Je pense qu'ils devraient être élu transporteur de l'années.