Ecotaxe : Ségolène Royal déplace la cible sur les camions étrangers
16/04 | 06:00 | Par Joel COSSARDEAUX
Les intentions de Ségolène Royal pour remettre à plat l'écotaxe se précisent. Près de deux semaines après avoir annoncé vouloir trouver d'autres moyens de financer les infrastructures de transport, la ministre de l'Ecologie a évoqué hier sur RMC et BFM TV deux pistes susceptibles de remplacer l'impôt honni des industriels et des agriculteurs, notamment bretons.
Dans un cas comme dans l'autre, la « charge fiscale » serait reportée exclusivement sur les camions étrangers circulant en France. Dans le premier scénario envisagé, ces véhicules se verraient contraints d'emprunter le réseau autoroutier « plutôt que d'encombrer les routes », selon la ministre. Dans son esprit, les recettes générées par cette déviation de trafic seraient réservées à l'Etat par les sociétés d'autoroute et destinées à l'entretien des routes.
L'autre schéma à l'étude, déjà à l'oeuvre en Suisse, consisterait à créer une vignette qui serait payée par les camions étrangers aux frontières de l'Hexagone. « Comme ça, on est sûr de ne faire payer que les camions étrangers et donc il n'y a pas de distorsion de concurrence avec les transporteurs français », assure Ségolène Royal sans pour autant convaincre tous les professionnels du transport.
Cette dernière préconisation est toutefois allée droit au coeur de la fédération de transporteurs Otre, qui voit en elle « une avancée solide » de sortie de crise. Selon ses estimations, cette vignette rapporterait de l'ordre de 600 millions d'euros. A la FNTR, on se réjouit également de ces annonces. tout en réclamant une clarification de la part du Premier ministre. « Y a-t-il oui ou non une volonté de supprimer l'écotaxe ? Pour l'instant, seule Ségolène Royal s'est exprimée et une commission parlementaire travaille encore sur le sujet », fait valoir Nicolas Paulissen, le délégué général de la FNTR. Reste à savoir si la vignette tient la route, notamment vis-à-vis de la directive eurovignette. « Peut-être la ministre a-t-elle déjà entamé des discussions en ce sens avec ses homologues européens », semble vouloir croire le représentant de la FNTR.
Par Joel COSSARDEAUX
Supprimer l'écotaxe serait une grave erreur et mettrait encore plus à mal les caisses de l'état, qui devrait alors une somme d'argent colossale à Ecomouv de l'ordre de plusieurs milliards d'euros.