Un chauffeur routier de 34 ans a été jugé ce mardi après-midi à Lisieux pour homicide involontaire, après un tragique accident survenu le 26 décembre près de Cambremer.
Le 26 décembre 2013, Arnaud, 22 ans, a perdu la vie au volant de sa Renault Twingo, percuté de plein fouet par le poids lourd qui le suivait. L’accident s’est produit vers 8h45 sur la RD16, à Notre-Dame-d’Estrées, près de Cambremer. Le chauffeur routier, âgé de 34 ans, a été jugé ce mardi après-midi à Lisieux pour homicide involontaire et violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité en récidive. Il a été condamné à 8 mois de prison ferme.
Des conditions de circulation parfaites
Une question reste sans réponse après l’audience : comment cette collision, aux conséquences tragiques, a-t-elle pu avoir lieu ? “Nous sommes en pleine ligne droite, la visibilité est parfaite dans les deux sens et les conditions météorologiques sont bonnes” a rappelé le président du tribunal, Patrick Picquendar. Alors qu’il s’apprêtait à tourner à gauche pour rejoindre son lieu de travail, au haras de la Vallée, Arnaud a été percuté par le camion. “Je n’ai pas vu qu’il allait tourner, a reconnu le prévenu d’une voix basse et tremblante. J’ai eu un temps de réaction trop long. J’ai essayé de le contourner, mais comme une voiture arrivait en face, je me suis rabattu sur ma voie. Je n’ai pas pu l’éviter”. L’enquête a démontré que le routier ne téléphonait pas au volant. En revanche, elle a prouvé qu’il roulait au dessus de la vitesse autorisée : 85km/h au lieu de 60.
“Il a menti, il a triché !”
“Mais la faute est double car le poids-lourds n’aurait jamais dû se trouver à cet endroit” a souligné le procureur de la République, David Pamart. Et pour cause, la circulation sur la RD16 est interdite aux véhicules de plus de 19 tonnes. Le prévenu le savait. Après l’accident, il a d’ailleurs rédigé une fausse lettre de voiture qui justifiait son passage sur cet axe pour une livraison imaginaire à Hotot-en-Auge. “Il a menti, il a triché ! a dénoncé l’avocat des parents de la victime, maître Pierre Blin. La mort d’Arnaud est la conséquence des multiples erreurs du prévenu. Aujourd’hui, je défends les intérêts d’une famille anéantie. Arnaud était un cavalier prometteur. Il ne demandait qu’à vivre entouré des siens et de sa compagne, qu’il aimait tant”.
Le prévenu demande pardon à la famille
Condamné en 2010 à 4 mois de prison avec sursis pour avoir provoqué un accident alors qu’il roulait ivre, le routier a comparu en état de récidive légale. En larmes, il s’est tourné vers les proches d’Arnaud, nombreux dans la salle du tribunal, pour leur demander pardon. “Je voulais vous envoyer une lettre d’excuses mais les gendarmes me l’ont déconseillé. Je vous présente mes condoléances. Après la collision, je suis resté auprès d’Arnaud. Je l’ai vu, je lui ai parlé. Son visage restera à jamais gravé dans ma mémoire”.
Le tribunal a également prononcé une interdiction de repasser le permis avant 10 ans. L’audience sur les intérêts civils a été renvoyée au 3 octobre.
On ne peut pas dire qu'il ne cherchait pas les ennuis, être sur une route interdite et en excès de vitesse c'est carrément prendre des risques inutiles.
Ceci-dit ça rappelle aussi qu'un conducteur routier peut tout perdre en un rien de temps, car je suppose qu'en plus de son incarcération il va devoir indemniser les parents de la victime et probablement avoir une suspension assez longue de son permis de conduire.
Il faut aussi rappeler aux jeunes de ne pas se laisser mettre la pression par les clients ou l'exploitation, je doute fort que ce pauvre conducteur ce soit mit en infraction par plaisir personnel, il a probablement du recevoir des instructions de sa boite pour gagner du temps afin de livrer plus vite et recharger plus vite.