Les futures silhouettes des poids lourds européens donnent lieu à un intense lobbying. Il y a dix jours, le Parlement européen votait un texte visant à imposer à l’horizon 2022 une refonte des cabines (poste de pilotage), imposant la mise en place d’espace plus grand et aérodynamique. De quoi signer la fin des traditionnelles cabines en forme de brique, qui font partie du paysage depuis des décennies. Las, le Conseil de l’Europe a adopté cette semaine une position préliminaire, à laquelle « Les Echos » a eu accès, qui vise à accorder aux industriels jusqu’à 2025 pour se mettre en conformité. Une réunion des ministres en juin devra entériner cette position, qui fera ensuite l’objet d’un arbitrage entre le Parlement et la Commission.
Dotés depuis longtemps de petites cabines en cube, les poids lourds développent une résistance à l’air élevée en Europe. Leur longueur est limitée à 16,50 mètres, ce qui a conduit les industriels à réduire au maximum l’espace de pilotage pour préserver le chargement. En allongeant leur taille – jusqu’à 90 cm –, le texte européen va permettre aux ingénieurs de concevoir des cabines plus vastes et arrondies, dotées d’un museau sur le devant, mais aussi plus sûres (pare-brise plus large, chocs piétons). La Commission estime que ces cabines permettront d’économiser environ 5.000 euros par an en carburant pour un camion effectuant 100.000 km et de réduire ses émissions de 7 % à 10 %.
28 litres au 100
Le soucis, c’est que les industriels viennent de renouveler leurs gammes, du fait du passage, depuis le 1er janvier, à la norme antipollution Euro 6. « Une gamme de poids lourds est amortie entre quinze et vingt ans et demande sept années d’études. Plus que le texte en lui-même, c’est son délai d’application qui pose question, alors même que l’industrie a déjà fait beaucoup en matière d’émissions. Un camion de 44 tonnes consomme en moyenne 28 litres au 100, contre 6 litres pour une voiture pesant 1 tonne », indique aux « Echos » Jean-Noël Thénault, président de Volvo Trucks France.
L’opposition la plus virulente vient de Paris, qui cherche à protéger l’activité de Renault Trucks – 10.000 salariés dans l’Hexagone et qui fait l’objet d’un plan de restructuration –, propriété d’AB Volvo. Les associations écologistes s’insurgent. « Il est inacceptable que le gouvernement français entrave ces changements seulement pour éviter à Renault d’innover », juge William Todts, de l’association Transport & environment.
Maxime Amiot
Visiblement les écolos se fichent pas mal de savoir si les employés de Renault Trucks aient du boulot ou non.
Dotés depuis longtemps de petites cabines en cube, les poids lourds développent une résistance à l’air élevée en Europe. Leur longueur est limitée à 16,50 mètres, ce qui a conduit les industriels à réduire au maximum l’espace de pilotage pour préserver le chargement. En allongeant leur taille – jusqu’à 90 cm –, le texte européen va permettre aux ingénieurs de concevoir des cabines plus vastes et arrondies, dotées d’un museau sur le devant, mais aussi plus sûres (pare-brise plus large, chocs piétons). La Commission estime que ces cabines permettront d’économiser environ 5.000 euros par an en carburant pour un camion effectuant 100.000 km et de réduire ses émissions de 7 % à 10 %.
28 litres au 100
Le soucis, c’est que les industriels viennent de renouveler leurs gammes, du fait du passage, depuis le 1er janvier, à la norme antipollution Euro 6. « Une gamme de poids lourds est amortie entre quinze et vingt ans et demande sept années d’études. Plus que le texte en lui-même, c’est son délai d’application qui pose question, alors même que l’industrie a déjà fait beaucoup en matière d’émissions. Un camion de 44 tonnes consomme en moyenne 28 litres au 100, contre 6 litres pour une voiture pesant 1 tonne », indique aux « Echos » Jean-Noël Thénault, président de Volvo Trucks France.
L’opposition la plus virulente vient de Paris, qui cherche à protéger l’activité de Renault Trucks – 10.000 salariés dans l’Hexagone et qui fait l’objet d’un plan de restructuration –, propriété d’AB Volvo. Les associations écologistes s’insurgent. « Il est inacceptable que le gouvernement français entrave ces changements seulement pour éviter à Renault d’innover », juge William Todts, de l’association Transport & environment.
Maxime Amiot
Visiblement les écolos se fichent pas mal de savoir si les employés de Renault Trucks aient du boulot ou non.