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descriptionLe désespoir du chauffeur de l’Est EmptyLe désespoir du chauffeur de l’Est

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Un Roumain employé par une entreprise belge sous contrat slovaque témoigne.
Aidez-nous et vous aideriez votre pays, je vous prie… " Envoyé il y a quelques jours à la rédaction de "La Libre", le message sonnait comme un appel désespéré. Celui d’un chauffeur de poids lourd roumain, visiblement à bout, qui souhaitait dénoncer les conditions de travail imposées aux travailleurs de l’Est par de nombreuses sociétés de transport belges.
La rencontre se fait discrètement dans une station-service le long d’une autoroute. "Il faut me promettre l’anonymat , insiste notre interlocuteur à plusieurs reprises, car j’ai peur pour mon travail et j’ai besoin d’argent pour envoyer à ma famille." Tripotant nerveusement ses deux téléphones portables, Dimitri (prénom d’emprunt) se lance alors dans son récit.
"C’est de la fraude, non ?"
"Je travaille en Belgique depuis un peu plus de deux ans , explique-t-il. Mais j’ai été engagé sous contrat slovaque. A Bratislava, il y a une société qui démarche des entreprises belges, hollandaises, françaises, autrichiennes, etc. et leur propose de gérer pour eux un bureau dans ce pays-là. En réalité, elles n’ont aucune activité réelle en Slovaquie, ce sont juste des boîtes aux lettres. Seuls les camions sont enregistrés là-bas, ainsi que les contrats de travail. Cela permet aux patrons de gagner plus d’argent en payant moins d’impôts et des salaires plus bas. Ils ne respectent pas les règles européennes sur les travailleurs détachés. C’est de la fraude, non ?"
"Le salaire offert à ces chauffeurs tourne autour de 300 à 400 euros bruts", poursuit Dimitri. Un montant auquel s’ajoutent les primes journalières de déplacement d’une trentaine d’euros. "Ces primes ne sont pas inscrites dans le contrat, mais elles ne sont pas imposées. Grâce à ce supplément, on arrive à gagner 1 000 à 1 200 € par mois au total." Un salaire chiche qui reste néanmoins plus attrayant que ce qu’il pourrait gagner en Roumanie.
Exploités jusqu’à la corde
Avec la levée des restrictions qui étaient imposées aux travailleurs bulgares et roumains jusqu’au 1er janvier de cette année, Dimitri espérait enfin pouvoir obtenir un contrat de travail belge "normal". Mais ses illusions se sont rapidement brisées sur un mur de cynisme. "Aucun patron ne veut nous faire un contrat ici pour ne pas payer plus de taxes. Leur réponse est très simple : ‘Si t’es pas content, tu peux rentrer chez toi. Il y en a deux autres qui attendent derrière’ ."
Et les astuces pour contourner les règles sont légion, énumère le chauffeur. " Quand j’ai signé mon contrat à Bratislava, on m’a expliqué que, si j’étais contrôlé, je ne devais jamais dire que le dispatcher qui répartit les ordres de transport était en Belgique. C’est illégal. En réalité, on appelle un numéro de téléphone en Slovaquie, mais celui-ci est dévié ici." Les règles en matière de cabotage (1) sont également mises à mal, ajoute Dimitri. "Normalement, on a le droit d’en faire trois. Mais il y a quelques mois, mon patron m’en a fait faire vingt consécutifs en Belgique en ramenant les bons de transport entre les coups." La fraude au tachygraphe pour éviter de respecter les temps de repos obligatoires est également une pratique très répandue, affirme-t-il. "Il y a peu de contrôles en Belgique. Et le patron dit qu’il paie les amendes."
"On est exploité au maximum , se désole l’homme, qui explique travailler 75 à 80 heures par semaine . Je vis et je dors dans mon camion pendant trois mois, avant d’aller quelques jours voir ma famille au pays. On est tout le temps à la disposition de la société, même le week-end. Et quand on rentre en Roumanie, on n’est pas payés. On ne reçoit notre dernier salaire qu’à notre retour en Belgique."
La réforme de la directive européenne sur le détachement des travailleurs permettra-t-elle de mettre un frein à ces abus ? Dimitri en doute. A l’entendre, seuls des contrôles renforcés et très réguliers de ces entreprises pourraient arriver à changer réellement les choses.
"Je veux payer mes impôts ici"
"Ces dérives sont connues des autorités" , souligne-t-il, mais ces dernières ne semblent guère s’en préoccuper. En attendant, la rancœur monte. "Partout où je vais, j’entends les chauffeurs français, belges ou hollandais dirent qu’ils en ont marre que les Roumains, les Tchèques ou les Polonais prennent leur boulot. Ils ont raison en fait, mais ce n’est pas de notre faute. Qu’est-ce que je peux faire ? Si on me met dehors maintenant, je n’aurai pas droit au chômage en Slovaquie parce que je n’habite pas là-bas. Et je ne toucherai aucune retraite. Moi, je ne veux pas profiter de votre chômage. Je veux travailler ici et payer mes impôts ici. On ne peut pas continuer comme ça."

(1) Le cabotage autorise un transporteur international à réaliser trois "courses" supplémentaires dans un délai de sept jours dans le pays où il vient de livrer sa marchandise afin d’éviter de circuler à vide.


Vive l'UE qui permet ce genre de chose, il est évident que je ne vais pas verser la moindre larme sur les chauffeurs de l'Est, ils ont choisi librement de venir à l'Ouest et la plupart du temps ils savent parfaitement ce qu'ils vont faire à l'Ouest et la concurrence déloyale qu'ils font aux chauffeurs de l'Ouest qui eux sont des professionnels dûment formés.

Ceci dit c'est bien qu'ils commencent à revendiquer et à pleurnicher, en plus de la casse qu'ils font sur les camions et sur la marchandise ça va peut-être finir par dégoûter certains patrons d'en embaucher.

descriptionLe désespoir du chauffeur de l’Est EmptyRe: Le désespoir du chauffeur de l’Est

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Je ne pleurerai pas non plus sur le sort de ce chauffeur, mais il faut reconnaitre que c'est de l'exploitation.

De plus c'est complètement illégal et l'union Européenne laisse faire ce genre de choses, qu'en à la réforme de là directive Européenne sur les travailleurs détachés elle ne résoudra rien, c'est tout simplement inapplicable.
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