Face à l’écotaxe toujours reportée avant d’être revisitée par la ministre de l’écologie Ségolène Royal, La FNTR Nord monte au créneau. Olivier Arrigault, secrétaire général de cette organisation professionnelle, revient sur les revendications des transporteurs du Nord Pas-de-Calais face à ce qui est devenu la « Ségotaxe » dans le langage courant de la profession.

« Le dossier de l’écotaxe traîne depuis trop longtemps. Depuis trois ans, cela pollue les relations entre les transporteurs et leurs clients. Il faut savoir qu’une majorité de personnes de la profession l’avait tout de même pris en compte pour janvier 2014. A l’époque, c’était à la limite acceptable. Aujourd’hui, ça ne l’est plus car le contexte économique s’est durci, la concurrence internationale est exacerbée et il y a par ailleurs une exaspération fiscale.
La Ségotaxe se présente comme autre chose, mais il s’agit d’un copié-collé de l’écotaxe initialement prévue car le gouvernement est coincé avec Ecomouv’. La procédure technique a été simplifiée et le réseau routier concerné est passé de 15.000 km à 4.000 km, sur des axes censés impacter davantage les transporteurs étrangers. En réalité, c’est le trafic local et régional qui sera le plus impacté car les entreprises de la région empruntent plusieurs fois par jour ces axes : A25, A1, A16… Le transporteur étranger les empruntera moins souvent.

Par ailleurs, avec le report de cette charge sur le client, cela va pénaliser l’activité de bassins économiques comme le dunkerquois ou la métropole lilloise qui perdront de leur attractivité : par exemple si le conteneur coûte plus cher à Lille qu’à Zeebruges en raison du report de cette charge, le choix des armateurs sera vite fait. Cette mesure est aussi inégalitaire entre les régions : certaines se retrouvent avec beaucoup de kilomètres taxés comme en Ile de France (680 km), en Nord - Pas-de-Calais (265 km) ou encore dans l’Allier (environ 200 km) ou le Limousin (environ 200 km). D’autres régions en revanche comme le Languedoc-Roussillon ont 0 km taxé… Il y a également trop d’incertitudes quant à l’évolution de ce réseau taxé avec notamment la possibilité de création d’axes report à l’initiative des collectivités. Nous avons fait part de ses disparités au gouvernement et n’avons pas eu de réponse. Le souci est que notre interlocuteur est le Secrétaire d’Etat aux transports alors que l’écotaxe est gérée par le ministère de l’Ecologie…

Ce n’est pas tout : la Ségotaxe est l’arbre qui cache la forêt. Taxe ou pas taxe, la situation économique des transporteurs est morose et les prévisions vont à la baisse. Notre position est donc le refus de la Ségotaxe en raison de son injustice, de sa précipitation puisqu’elle doit entrer en œuvre en octobre 2014 et des incertitudes quant à son évolution. Nous voulons également la mise en place d’un plan de restauration de la compétitivité des entreprises de marchandises. A défaut de réponse du gouvernement sur ces deux points d’ici à la rentrée, il y aura une mobilisation de l’ensemble de la profession. »


IL est clair que ça va pénaliser les transporteurs locaux qui passent plusieurs fois par jour sur le même trajet ou ça va jeter des milliers de camions sur des réseaux secondaires qui ne sont pas fait pour ça et qui sont dangereux pour les conducteurs.