Jean-Paul Meyronneinc, délégué général de l'Union nationale du transport frigorique (UNTF) fait un constat préoccupant : les maladies professionnelles augmentent et le nombre d'accidents du travail restent élevé dans le secteur.
L’Officiel des Transporteurs : L'UNTF et la Caisse nationale de l'assurance-maladie des travailleurs salariés se sont réunies, le 8 avril, pour avancer sur les problèmes d'accident du travail et de maladies professionnelles dans le secteur du transport frigorifique. Qu'en est-il ressorti ?
Jean-Paul Meyronneinc : "Nous sommes partis du constat que nous n’avions pas de visibilité sur ce que peut coûter la pénibilité aux entreprises, ni de critères définis par un accord de branche sur le sujet.
Dans le même temps, nos 270 adhérents, qui couvrent 80% du chiffre d’affaires du secteur, constatent une hausse des incapacités de travail. Un «code risque» propre à l’activité du froid, et reconnu par la Cnam, établit un indice de fréquence basé sur le nombre d’accidents constatés, rapporté au nombre de salariés. Résultat : 9% des salariés du secteur, en 2012, ont été touchés par un accident du travail. Pour comparaison, ils étaient 6% dans le BTP. Deuxième indicateur : le nombre de journées de travail perdues a doublé entre 2008 et 2012, soit 14 200 jours, pour cause de maladies professionnelles.
De quel type de maladies professionnelles s’agit-il et qui sont les salariés les plus exposés ?
Elles concernent les conducteurs et les manutentionnaires qui souffrent de mal de dos et maux liés aux articulations au niveau des poignets, des genoux, des chevilles et des coudes. Au bout de 20 ans, porter des colis toute la journée laisse des traces. Les accidents du travail concernent la même population. Les chauffeurs qui, durant les opérations de chargement et déchargement, ripent sur un hayon glissant par exemple, tombent sur une palette ou reçoivent un paquet sur le pied. Les manutentionnaires subissent des accidents surtout liés à la conduite de tire palettes et de chariots élévateurs ou encore à la chute d’objets.
Le transport routier classique n’échappe pas à la règle sauf qu’il y a deux facteurs aggravants dans notre secteur : l’exposition au froid et le travail de nuit. Aucune statistique ne le confirme, mais l’un de nos adhérents mène une étude. Il est toutefois certain que le froid accentue les douleurs articulaires.
À l’approche de la mise en place du compte pénibilité au 1er janvier 2015, il va pourtant falloir creuser la question….
Si les critères sont officiellement définis sur le bruit et le travail de nuit, nous attendons toujours les décrets en ce qui concerne les postures pénibles, la manutention de charges lourdes et le froid.
Sur le dernier point, à l’UNTF, nous considérons comme pénible un travail de plus de 10 heures par semaine à une température de -10°C. Mais les législateurs vont-ils imposer d’autres seuils ? Nous craignons en tout cas qu’ils définissent des critères à la hache.
wk.fr
Je ne suis pas surpris par cette hausse, pas que le métier soit plus dangereux qu'avant et que le travail au froid accélère ces accident mais c'est probablement du à un défaut de formation d'une part et d'autre part à des conditions de travail toujours plus exigeantes à cause des divers flux tendu, just in time, express etc ...
Il faut toujours en faire plus avec le moins de qualité de matériel et travailler vite et bien ça n'existe pas.
Combien d'entre eux ont-ils été formé au manient d'un hayon élévateur, combien ont-ils été formé à la manutention de palettes lourdes, Combien sont-ils à ne pas mettre le chronotachygraphe en position travail afin de gagner un peu de temps pour arriver pus vite chez les client d'après.
Et encore je pense qu'on ne prend en compte que les gens qui ont été réellement arrêté, ne sont pas comptabilisé les gens qui ne se sont que blessés légèrement et qui ne sont pas passé par la case arrêt du travail.